Le projet d’un corpus des mosaïques païennes et chrétiennes du monde romain remonte au début du siècle dernier ; il eut pour fervent promoteur l’historien de l’art E. Müntz, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Malgré son intérêt, la proposition du maître présentée devant l’Académie ne pouvait aboutir immédiatement à une réalisation concrète. En effet, après avoir décidé de s’en tenir à la Gaule et à l’Afrique romaine, l’Académie estima nécessaire, au préalable, de « dresser l’inventaire des différentes mosaïques connues, rechercher les descriptions et les représentations […] déjà données, savoir ce que chacune était devenue, et […] en quel endroit il y avait chance de les retrouver ».

Ce travail préliminaire, indispensable pour pouvoir avancer sur des bases solides, dura plusieurs années : ses résultats furent publiés de 1909 à 1925 dans l’Inventaire des mosaïques de la Gaule et de l’Afrique (3 vol. en 5 t.), incluant la bibliographie nécessaire et accompagné d’albums de planches. Le tome I-1 consacré à la Narbonnaise et à l’Aquitaine, par G. Lafaye, parut en 1909, le tome I-2 relatif aux provinces de Lugdunaise, Belgique et Germanie, par A. Blanchet, en 1922, le tome II, dévolu à l’Afrique proconsulaire (Tunisie), par G. Gauckler, en 1910, le tome III, enfin, concernant l’Afrique proconsulaire, la Numidie et la Maurétanie (Algérie), par F.-G. de Pachtere, en 1911.

Le Recueil général des Mosaïques de la Gaule consiste en une mise au point détaillée de l’Inventaire, auquel ont été ajoutées les découvertes survenues depuis lors. Le plan retenu pour la collection, par provinces romaines est celui du Corpus Inscriptionum Latinarum. Il est publié par fascicule sous les auspices de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.